Émile GARÇON : fondateur de l’ICP (1922)
Né à Poitiers le 26 septembre 1851, Émile GARÇON a fait ses études de droit à la faculté de droit de Poitiers. Il réussit le concours d’agrégation en 1880 en même temps que Alfred Le POITTEVIN qu’il retrouvera plus tard à la faculté de droit de Paris où ils assureront ensemble les cours de droit pénal.
Après avoir été professeur à Douai et à Lille, Émile GARÇON est nommé à la faculté de droit de Paris en 1898 chargé du cours de droit criminel et titulaire de chaire en 1904. Il y crée en 1905 une salle de droit pénal qui est à l’origine de l’Institut de criminologie et un certificat de sciences pénales dit « Certificat pénal » qui fut le premier en France et qui est toujours délivré par l’ICP.
Émile GARÇON est à l’origine de la création de l’ICP, ayant élaboré et présenté son projet de règlement. Il décède le 12 juillet 1922 après que le Conseil de l’Université de Paris a approuvé la création de l’ICP mais avant le décret de création du Président de la République qui est pris le 26 juillet 1922.
L’intérêt d’Émile GARÇON pour la criminologie s’est traduit dans son investissement dans la Société générale des prisons dont la mission était de promouvoir la science pénitentiaire et dont il fut le Président.
Son ouvrage « Code pénal annoté » commencé d’être publié en 1901 continue d’être la référence de droit pénal la plus respectée dans la doctrine et devant les tribunaux. Il a fait l’objet d’une seconde édition réactualisée de 1952 à 1959.
Émile GARÇON fut le père de Maurice GARÇON, avocat célèbre au Barreau de Paris entre 1930 et 1960 et Académicien français qui lui rendit hommage en 1947 dans son discours de réception sous la Coupole avec les mots suivants :
« C'était un savant modeste dont les connaissances étaient étendues et la raison solide. Curieux de tout, il se renouvelait sans cesse. Devenu âgé, il avait su ne point laisser vieillir son esprit, et, s'il augmentait continuellement son savoir, c'était avant tout pour mieux enseigner. Sa bienveillance était à la mesure de l'amour qu'il avait pour la jeunesse dont il aimait à s'entourer et dont les audaces ne l'effrayaient pas. »